Gala du CNA

avec Renée Fleming et l’Orchestre du CNA

2023-11-01 19:30 2023-11-01 21:30 60 Canada/Eastern 🎟 CNA : Gala du CNA

https://nac-cna.ca/fr/event/34907

Événement en personne

Débutez le mois de novembre en beauté en soutenant les jeunes espoirs des arts de la scène en compagnie de la légendaire Renée Fleming et de l’Orchestre du CNA, placé sous la baguette du directeur musical Alexander Shelley.  Au cours de cette soirée exceptionnelle, la charismatique Renée Fleming révèlera toute l’étendue de son talent dans un programme remarquable où se côtoieront...

Read more

Salle Southam ,1 rue Elgin,Ottawa,Canada
mer 1 novembre 2023

Nos programmes sont passés au numérique.

Balayez le code QR à l’entrée de la salle pour lire les notes de programme avant le début du spectacle.

Dernière mise à jour: 19 octobre 2023

Programme

GEORGES BIZET « Les Toréadors » de Carmen 
––––––
GEORG FRIEDRICH HAENDEL
« Ombra mai fu » de Xerxes 
« To fleeting pleasures » de Samson 
« Calm thou my soul … Convey me to some peaceful shore » d’Alexander Balus 
––––––
GEORGES BIZET « Aragonaise » et « Séguedille » de Carmen 

GABRIEL FAURÉ «Mandoline », op. 58, no 

REYNALDO HAHN (arr. Chason Goldschmitz) «L’heure exquise »  

JULES MASSENET  « Allons! … Adieu, notre petite table » de Manon 

––––––

ENTRACTE 

––––––

LEONARD BERNSTEIN Ouverture de Candide 
––––––
SAMUEL BARBER « Sure on This Shining Night » , op. 13, no 3 

MARIA SCHNEIDER  « Walking by Flashlight » 

ANDRE PREVIN « I Want Magic » d’A Streetcar Named Desire 
––––––
GODFREY RIDOUT Fall Fair 
 –––––– 
ANDREW LIPPA «The Diva » 

RICHARD RODGERS et OSCAR HAMMERSTEIN II
« You’ll Never Walk Alone » de Carousel 

FREDERICK LOEWE et  ALAN JAY LERNER 
« I Could Have Danced All Night » de My Fair Lady    

Notes de programme

Le concert de ce soir exalte la beauté de la voix humaine grâce aux talents remarquables de Renée Fleming. On entendra des œuvres de compositeurs représentant quatre siècles de musique, d’Europe et d’Amérique du Nord, dans des genres allant de l’opéra à la mélodie, en passant par le théâtre musical. Après la musique brillante et endiablée des « Toréadors » de Carmen (1875) de Georges Bizet (1838-1875), Renée ouvre le bal avec un premier groupe d’airs tirés d’œuvres de Georg Friedrich Haendel. 

Établi à Londres depuis 1712, Haendel (1685-1759) était passé maître dans l’écriture et la production d’opéras italiens baroques, un genre qui, à l’époque, faisait fureur dans cette ville. Il en a composé un peu plus de 40, dont plusieurs ont connu un immense succès, en partie parce qu’il écrivait une musique qui avantageait ses interprètes, non seulement leurs prouesses techniques, mais aussi leur immense habileté à interpréter avec émotion et profondeur. Xerxès, son 39e opéra, fut cependant un échec commercial au moment de sa création en 1738. Le public ne comprenait rien à ce mélange inédit de comique et de tragique, pas plus qu’à l’air d’ouverture « Ombra mai fu », une ode tendre, chantée par le roi persan à son platane bien-aimé. Redécouverte au XIXe siècle, sa grâce simple en fait aujourd’hui l’une des œuvres préférées du public. 

Lorsque l’opéra n’eut plus la faveur du public londonien, Haendel se tourna vers l’oratorio, un genre dramatique similaire à l’opéra, mais présenté sans mise en scène, en concert, et souvent basé sur des récits bibliques. Samson (1741) et Alexander Balus (1747) mettent tous deux en scène de puissants personnages féminins dotés d’un lyrisme admirable et d’exceptionnels talents théâtraux. Dans l’air élégant « In fleeting pleasures », Dalila tente un ultime effort pour faire la paix avec son mari Samson, juge d’Israël qu’elle a trahi au profit de son peuple ennemi des Israélites, les Philistins, en lui coupant les cheveux, source de sa force surnaturelle. Dans le dernier chant de cette série, nous rencontrons Cléopâtre, fille du roi égyptien Ptolémée, qui vient d’apprendre que ce dernier et son mari, le roi syrien Alexandre, ont été tués lors d’une guerre contre Jonathan, de la famille des Maccabées. Désormais seule face à son destin, elle se recommande à Isis pour qu’elle l’emmène sur une « rive paisible », portée de manière émouvante par l’accompagnement de l’orchestre. 

Avec les danses aux accents espagnols de l’opéra Carmen de Bizet, nous voyageons dans la France de la fin du XIXe siècle. Ce deuxième groupe d’airs présente des chants composés par deux maîtres de la mélodie française : Gabriel Fauré (1845-1924) et Reynaldo Hahn (1874-1947). Les textes de ces deux mélodies sont de Paul-Marie Verlaine, poète symboliste français connu pour ses textes suggestifs et sensuels. Dans « Mandoline », extrait du cycle Cinq mélodies « de Venise » (1891) de Fauré, l’accompagnement rappelle les cordes délicatement pincées de l’instrument qu’évoque le titre, tandis qu’au-dessus flotte la voix de la narratrice qui chante « les donneurs de sérénades et les belles écouteuses échangent des propos fades ». Des harmonies chromatiques fluides soulignent l’imagerie sensuelle de la dernière strophe avant que la mélodie ne se termine par une reprise de la première strophe et le son pétillant de la mandoline. La journée ensoleillée cède la place à « L’heure exquise » de la tombée de la nuit dans la mélodie intime de Hahn tirée de ses Sept chansons grises (1887-1890). Ici, l’accompagnement roule doucement, permettant au chant d’atteindre des hauteurs sublimes. L’ensemble se termine par un air tiré de l’une des œuvres les plus populaires et les plus durables de l’opéra français : Manon (1884) de Jules Massenet (1842-1912). Dans « Adieu, notre petite table » (Acte 2), nous sommes témoins de Manon essayant de contenir ses émotions – déchirée entre son amour sincère pour le jeune chevalier Des Grieux et la perspective d’une vie faste et luxueuse avec le noble De Brétigny. Elle choisit ce dernier, mais est envahie par la mélancolie lorsqu’elle doit dire adieu à la modeste demeure qu’elle partageait avec son véritable amour. 

L’effervescente ouverture de l’opérette Candide (1956) de Leonard Bernstein (1918-1990) nous fait traverser l’Atlantique en prélude au troisième groupe de chants interprétés par Renée. Elle nous offre deux joyaux de la mélodie américaine moderne. On entendra en premier lieu « Sure on This Shining Night » de Samuel Barber (1910-1981), troisième mélodie de son recueil Four Songs (1940) qui emprunte des textes de différents auteurs. Ici, Barber a choisi un poème sans titre de James Agee, extrait de Permit Me Voyage, le premier recueil qu’il a publié. La voix et les divers instruments de l’orchestre se succèdent sans interruption, sur fond de pulsations, au fil des phrases de la longue ligne mélodique. Dans « Walking by Flashlight » (2012), Maria Schneider (née en 1960) met en musique un texte de Ted Kooser, l’un des cent poèmes qu’il a écrits en s’inspirant des promenades matinales qu’il faisait seul, ou avec son épouse, pendant sa lutte contre le cancer. La musique sereine de Scheider traduit, avec une vive émotion, le jugement à la fois touchant et amusé de l’auteur sur la façon dont le monde naturel réagit à sa lampe de poche. Dans « I Want Magic », extrait de l’opéra d’André Previn (1929-2019), A Streetcar Named Desire (Un Tramway nommé désir),1995, d’après la pièce de Tennessee Williams), le personnage de Blanche DuBois, créé par Renée Fleming dans l’œuvre de Previn, ordonne à Mitch de ne pas diriger la lumière vers elle pour qu’elle ne soit pas obligée de lui faire face lorsqu’il est question de son passé sordide. Au milieu d’harmonies rêveuses, elle préfère vivre dans l’illusion d’être une riche et belle femme du sud plutôt que d’affronter l’impitoyable réalité. 

Fall Fair (1961) du compositeur canadien Godfrey Ridout (1918-1984) constitue un intermède pittoresque dans la dernière série de mélodies. Inspiré par des événements auxquels il avait assisté à Lakefield, en Ontario, dans les années 1920, Fall Fair comporte l’entraînante « lopsided waltz » (valse boiteuse) et un passage, comme une ode, qui décrivent respectivement l’agitation d’un carnaval automnal et la beauté bucolique qui l’entoure. Renée enchaîne avec « The Diva », un morceau original aux accents rock, écrit pour elle en 2020 par Andrew Lippa (né en 1964). La protagoniste de la chanson réfléchit, avec un humour plein d’autodérision, aux aspects extraordinaires de sa vie de diva, ainsi qu’au fait qu’elle est finalement comme chacun d’entre nous. Renée termine le concert avec deux extraits du répertoire de comédie musicale chéris du public : de Carousel (1945), elle nous offre le tendre message de réconfort et d’encouragement de Nettie Fowler et, de My Fair Lady (1964), l’euphorie d’Eliza Doolittle lors d’un moment de révélation. 

 
Notes de programme par Hannah Chan-Hartley, PhD (traduit de l’anglais) 

Artistes

  • Soprano Renée Fleming
  • Directeur musical, Orchestre du CNA Alexander Shelley
  • Avec Orchestre du CNA
  • Régisseuse Laurie Champagne

Alliance international des employés de la scène