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Dernière mise à jour: 8 mars 2023
La temporalité du handicap (« crip time » en anglais, un terme inventé par Alison Kafer) attire l’attention sur le fait que les personnes en situation de handicap, les malades chroniques, les S/sourds et les neurodivergents ne vivent pas le temps de la même façon que les personnes non handicapées. Il nous encourage à laisser tomber notre honte et notre culpabilité dans les moments où nous ne correspondons pas à la définition capacitiste de la productivité de la société. La temporalité du handicap remet en question nos attentes par rapport à la durée d’une tâche, lesquelles sont ancrées dans la croyance que seuls certains corps et certains esprits ont de la valeur et sont dignes d’être entendus. Bien que le terme provienne de la communauté des personnes en situation de handicap, il s’agit d’un concept que chacun est invité à appliquer dans sa propre vie.
April Hubbard
Défenseuse des personnes en situation de handicap
Pendant le processus de création, April Hubbard (personne-ressource), nous a présenté le concept de temporalité du handicap et a partagé comment son expérience d’artiste en situation de handicap façonne sa vision du monde. L’équipe d’Artistic Fraud a pris conscience du rôle qu’elle a joué dans l’exclusion de certains artistes et a adopté un plan qui reconnaît les forces des approches attentives au handicap et qui donne la priorité au repos et aux soins communautaires comme éléments essentiels du processus de création. Ce choix honore l’expérience vécue de chaque membre de l’équipe et célèbre sa créativité, ses connaissances et sa valeur.
La vie des personnes en situation de handicap est par nature imprévisible. Il se peut que nous ajustions légèrement notre calendrier de représentations pour tenir compte des besoins d’accès des membres de notre équipe. Nous vous remercions pour votre soutien dans notre travail d’apprentissage et de désapprentissage, et dans l’adaptation de nos modes de fonctionnement pour répondre aux valeurs changeantes de notre communauté.
Lorsque, en 2018, j’ai rencontré Scott pour la première fois afin de discuter de ce projet, nous avions tous deux l’instinct qu’il y avait une place pour les enfants dans le spectacle. Il est venu à notre première réunion avec la vision d’un enfant danseur, et je suis venu avec l’espoir d’avoir un chœur d’enfants. Il ne s’agissait pas d’un spectacle destiné à un jeune public. Alors pourquoi des enfants? Scott a parlé de la dimension enfantine en lui-même qui avait été perdue : l’enfant qui aimait danser. Je me suis demandé quel enfant a le potentiel de devenir une personne capable de poser de grands gestes d’horreur et quel enfant a le potentiel d’accomplir de grands gestes d’indulgence. Et ces magnifiques enfants d’Ottawa, quels genres de vie vont-ils connaître? Quelles sont leurs possibilités? Par la danse, la musique et le jeu des exercices d’échauffement, nous avons fait de notre mieux pour que les répétitions soient pleines de plaisir et de joie. Tout au long du travail préparatoire et lors des exercices de question-réponse, nous avons soigneusement et délicatement fait vivre aux enfants l’expérience de Scott, ce qui leur a permis de développer envers lui et son excellence musicale, un profond attachement. Tant d’amour et de travail ont été consacrés à l’élaboration de cette pièce, depuis le tout début de l’insertion de la musique, jusqu’à l’intense et intrépide dévouement des acteurs, en passant par les efforts de la production pour que la table reste bien garnie au moment des collations et, maintenant que commence la tournée, à travers les conseils de l’excellent Robert Fillion et l’inspirante générosité du chœur et de leurs familles. Le geste de pardon de Scott, qui a débuté dans la salle d’audience en 2014, continue de se propager. Notre espoir est que son esprit indulgent vous atteigne vous aussi.
Que peut-on écrire à propos d’une expérience aussi intense que celle-ci? Les mots ne suffiront pas, mais la puissance de ce voyage, la croissance de ce projet et son aboutissement rendu possible grâce à cette chère famille d’artistes visionnaires (auteurs, metteuses en scène et dramaturges) qui m’ont aidé à exprimer l’inimaginable. Je dois beaucoup à ces interprètes qui ont prononcé ces mots et partagé leur musique avec tant de soin et de respect, à un directeur musical et à son assistant au cœur d’or, à la magie qui coule de leurs doigts, à un chœur de jeunes êtres humains incroyablement talentueux, sages et magnifiques, qui m’ont plongé dans une démarche difficile et rempli le cœur de joie, au point de l’élever, à un groupe musical islandais et à un arrangeur qui ont tissé une si belle toile de fond pour ce spectacle. Ma reconnaissance s’étend aussi à un chorégraphe et à un jeune danseur qui, par le mouvement, ont traduit ce récit avec tant d’esprit, à une défenseuse des personnes en situation de handicap qui a remis en question le processus de création avec intégrité et a imprimé une orientation et donné ses conseils tout au long de notre cheminement, et enfin, à une maison de production et à une équipe qui ont cru en cette histoire depuis le tout début... Cette force est immense et ne peut être contenue. Ils m’ont tous enveloppé d’amour, moi et ma démarche. Ils m’ont aidée à naviguer à travers certaines de mes émotions les plus difficiles et les plus contradictoires qui entourent la complexité de l’acte de pardonner à la suite d’une violence et d’une peur aussi horrifiantes. Ces mots, j’en suis sûr, peuvent sembler trop appuyés, excessifs, mais je vous assure qu’ils sont loin de rendre compte de la profondeur de toute l’aventure. Je suis redevable à chacun d’entre vous et vous habiterez mon cœur pour toujours. Regardez ce que nous avons créé ensemble.
De toutes les cellules vivantes et respirantes de mon corps, je remercie les membres de ma famille — Cara Jones, Sherise Jones et Gabrielle Waugh — qui m’ont généreusement permis d’explorer et de créer quelque chose d’aussi intime et qui m’ont soutenu dans cette voie. Et enfin, je dédie sincèrement ce travail à ma mère, Lois Waugh, qui m’a permis d’exister. Elle m’a permis d’être moi. Je t’aime, maman. Je te porte dans mon cœur et dans mon âme pour toujours, car tu fais partie de mon existence sur Terre comme dans l’autre vie.
Veuillez noter que cette production est accompagnée des mises en garde suivantes :
– Allusion à la sexualité (brièvement)
– Homophobie
– Allusions à la mort et au meurtre
– Descriptions détaillées d’actes de violence physique
– Descriptions détaillées de traumatismes médicaux, de procédures médicales et de fluides corporels
– Allusions à la consommation d’alcool et d’autres substances
– Langage cru
Veuillez également noter qu’un effet de brouillard artificiel est utilisé dans cette production.
Bien que des enfants participent à cette production, ils ont été spécialement conseillés et Artistic Fraud a travaillé avec eux et leurs parents pour assimiler le contenu du spectacle, lequel n’est pas destiné à un jeune public.
Artistic Fraud a vu le jour à St. John’s en 1995. Au cours des années suivantes, la compagnie a été reconnue comme l’une des plus audacieuses et des plus novatrices du Canada anglais. Les œuvres d’Artistic Fraud et de ses créateurs, Jillian Keiley et Robert Chafe, ont été jouées et très bien accueillies partout au pays. Elles ont valu à Jill le prix Siminovitch 2004 pour la mise en scène, et à Robert le prix littéraire du Gouverneur général 2010 dans la catégorie théâtre de langue anglaise. Depuis sa création, la compagnie a développé un type unique de mise en scène chorale, dont l’objectif est profondément ancré dans les possibilités théâtrales de la performance d’ensemble. Avec un décor, des accessoires et des éléments techniques souvent minimes, le chœur règne sur tous les éléments visuels et sonores. Bien qu’elle soit soigneusement conçue et méticuleusement assemblée, l’œuvre tend vers une exécution organique, sans effort — une scène dirigée par l’interprète où le spectacle et le récit se rencontrent.
Nous reconnaissons que le Centre national des Arts est situé sur le territoire traditionnel non cédé de la Nation algonquine anishinaabe. Nous rendons hommage à la Nation algonquine, en qui nous voyons la gardienne du passé, du présent et de l’avenir de ce territoire.
Artistic Fraud est établie dans ce qui est maintenant connu comme St. John’s, Ktaqmkuk (Terre-Neuve). Nous reconnaissons que notre travail et nos vies se déroulent sur les terres ancestrales non cédées des peuples Beothuk et Mi’kmaq de Ktaqmkuk. Nous reconnaissons également avec respect les Inuits du Nunatsiavut et du NunatuKavut, ainsi que les Innus de Nitassinan, comme étant les premiers peuples du Labrador.
Artistic Fraud of Newfoundland et le Centre national des Arts tiennent à souligner la contribution du Centre d’excellence artistique de l’Ontario de l’École secondaire publique De La Salle et du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario. Nous les félicitons pour leur dévouement au développement artistique des jeunes élèves.
L’équipe de création tient à remercier Lois Waugh et Erin Casey pour leur contribution à l’écriture de I Forgive You, ainsi que Santiago Guzmán et Azal Dosanjh pour leurs commentaires généreux et attentionnés pendant les répétitions.
Marion Brown, Sarah Churchill-Goodman, Annette Clarke, Mary Fay Coady, Sarah Conn, Jean Paul Courtier, Chris Dearlove, Hugh Donnan, Brianna Gosse, Lesley Hartman, George Hodder, David and Karen Hood, Blanche Isräel, Darlene Jackman, Dahlia Katz, Jesse LaVercombe, Sarah McDonald, Colleen McCarthy, Martin Ledrew, Charlotte Marchesseault, Janet McDonald, Judi Pearl, Jamie Peddle, Edna Pletchetero, Claire Simmons, Justin Simms, Ralph Singh (Universal Music), Robert Smith, Laura Marie Wayne, CAMMAC.
Metteure en scène primée de St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador, Jillian Keiley est la fondatrice de la compagnie de théâtre Artistic Fraud of Newfoundland. Elle a signé des mises en scène et enseigné partout au Canada, et elle a aussi travaillé à l’étranger. Titulaire d’un baccalauréat en Beaux-arts avec concentration en Théâtre de l’Université York, Mme Keiley a remporté le prestigieux prix Siminovitch (mise en scène) en 2004, ainsi que le prix John-Hirsch du Conseil des arts du Canada, et a reçu des doctorats honorifiques en Lettres de l’Université Memorial et de l’Université York. Jillian est entrée en poste comme directrice aretistique du Théâtre anglais du CNA en août 2012, et les productions qu’elle a mises en scène au CNA comprennent The Neverending Story, Between Breaths, The Colony of Unrequited Dreams, A Christmas Carol, Twelfth Night, Metamorphoses: Based on the Myths of Ovid, Tartuffe, Oil and Water et Alice Through the Looking-Glass. Récemment, elle a mis en scène Bakkhai, The Diary of Anne Frank et As You Like It pour le Festival de Stratford, et ses productions de Tartuffe (CNA) et The Colony of Unrequited Dreams (Artistic Fraud) ont tourné à Terre-Neuve-et-Labrador. Tempting Providence, fruit de sa collaboration avec Robert Chafe pour Theatre Newfoundland Labrador, a tourné sur la scène mondiale pendant douze ans et a été la production inaugurale lors du lancement du Nurse Myra Bennett Theatre à Cow Head, Terre-Neuve, l’été dernier.
Robert Chafe est un écrivain, enseignant, acteur et administrateur des arts basé à St. John’s, Ktaqmkuk (Terre-Neuve). Il a travaillé dans les domaines du théâtre, de la danse, de l’opéra, de la radio, de la fiction et du cinéma. Ses pièces de théâtre ont été présentées au Canada, au Royaume-Uni, en Australie et aux États-Unis. Elles comprennent Oil and Water, Tempting Providence, Afterimage, Under Wraps, Between Breaths, Everybody Just Calm the Fuck Down et The Colony of Unrequited Dreams (adaptation du roman de Wayne Johnston). Il a été finaliste deux fois au Prix littéraire du Gouverneur général, dans la catégorie Théâtre, et a remporté ce prix pour Afterimage en 2010. Il a été professeur invité à l’Université Memorial, au Sir Wilfred Grenfell College et à l’École nationale de théâtre du Canada. En 2018, il a reçu un doctorat honorifique de l’Université Memorial. Dramaturge, il est directeur artistique d’Artistic Fraud.
Scott Jones est un musicien et un cinéaste et écrivain émergeant de Nouvelle-Écosse, au Canada. Scott s’oriente vers des formes d’expression artistique qui explorent le chagrin, la résilience et la joie des personnes handicapées, ainsi que vers des récits qui plongent dans l’expérience humaine. Après une attaque qui l’a laissé paralysé, il a travaillé avec la réalisatrice Laura Marie Wayne et l’Office national du film du Canada sur un long métrage documentaire récompensé, LOVE, SCOTT (2018), qui explore son traumatisme et sa guérison en relation avec la violence homophobe. L’année dernière, Scott a écrit et réalisé son premier court métrage, COIN SLOT (2022), qui a été présenté en avant-première au British Film Institute LGBTQ Flare Festival (Royaume-Uni, 2022) et au Phoenix Film Festival (Arizona, 2022), et récemment à l’édition 2022 du Bengaluru International Short Film Festival, le seul festival indien à se qualifier pour un Oscar. En compétition, le film a été sélectionné comme finaliste dans sa catégorie. Actuellement, Scott développe un court métrage d’animation avec la poétesse Tanya Davis et l’animatrice Sarita McNeil (FREEDOM). Soutenue par l’ONF, sa production a débuté à l’automne 2022.
Scott a participé au RespectAbility Lab for Entertainment Professionals with Disabilities (Los Angeles, 2022), à Access CBC Lab for Scripted TV (Toronto, 2022) et au Whistler International Film Festival Screenwriting Lab (2020). En 2020, Scott a remporté l’Atlantic International Film Festival Screenwriter’s Lab Power Pitch Award pour son scénario du long métrage OPUS 118, NO. 2. Il a également travaillé en tant que consultant sur divers projets, notamment la vibrante réinvention de QUEER AS FOLK par Stephen Dunn (Peacock, 2022). Les projets artistiques de Scott ont été soutenus par le Conseil des Arts du Canada, le Conseil des Arts de Toronto, Arts Nova Scotia et le Programme d’aide aux cinéastes de l’Office national du film du Canada.
Au cours des quatre dernières années, Scott a collaboré avec Robert Chafe, directeur artistique d’Artistic Fraud (Terre-Neuve), Sarah Garton Stanley (ancienne directrice artistique associée du Théâtre anglais du Centre national des Arts) et Jillian Keiley (ancienne directrice artistique du Théâtre anglais, CNA) pour écrire et jouer une pièce sur les complexités du pardon (I Forgive You) – une production remplie de révélations transcendantes sur ce que signifie « être humain », ce que cela veut dire d’être réellement vulnérable, de remettre en question, d’être en colère et, inévitablement, de s’abandonner aux circonstances imprévisibles de la vie.
Scott et son chien d’assistance Neemo sont plus en paix lorsqu’ils se promènent sur les sentiers ou avec leur famille à Scotsburn (N.-É.), entourés des forêts qui mènent à l’océan, dans l’au-delà vaste et merveilleux.
And our anonymous contributors!
L’investissement de 160 000 $ a permis de rassembler toute l’équipe de création pour une période de développement prolongée comprenant des ateliers supplémentaires de musique, de texte et de chorégraphie et de soutenir les besoins d’accès pour la création.
Chair – John Drover, B.A. LLB
Treasurer – David Hood, C.A.
Director – Chris Brookes, C.M.
Director – Erin French, B.A.
Director – Jenny Smith, B.A. M.A.
Director – David Somers B.Sc (Mech. Engineering)
Robert Chafe – Artistic Director, Playwright
Patrick Foran – Managing Producer
Crystal Laffoley – Associate Producer
Jillian Keiley – Founding Artistic Director, Director
Mike Hammond - Production Assistant
Emma Cole - Marketing and Communications
Mise en scène
Jillian Keiley
Assistance à la mise en scène
Sharon King-Campbell
Coauteur/Chef d’orchestre
Scott Jones
Coauteur
Robert Chafe
Dramaturgie
Sarah Garton Stanley
Dramaturgie additionnelle
Jeff Ho*
Composition
Sigur Rós
Arrangements
Ingi Garðar Erlendsson
Direction musicale
Kellie Walsh
Direction musicale – Ottawa
Robert Filion
Assistance à la direction musicale – Ottawa
Theresa Clarke
Chorégraphe
Christopher House
Assistance à la chorégraphie
Josh Murphy
Scénographie et conception de costumes
Alison Helmer
Conception du son
Don Ellis
Conception de l’éclairage
Bonnie Beecher
Assistance à la conception de l’éclairage
Jeff Pybus
Producteur
Patrick Foran
Productrice associée
Crystal Laffoley
Personne-ressource
Graham Scott
Marketing et communications
Emma Cole
Accompagnement d’enfants
Krista Fowler, Nathan McConnell
Personnage 1
Jeff Ho*
Personnage 2
Nathan Carroll*
Chœur
Michèle Barker, Emma Barrette, Leah Christie, Elliott Doulet, Tamara Emond, Alexia Ferrand, César Gauthier, Adrian Grinberg-Chambers, Maeve Hickey, Annie Hume, Sarah Hume, Hanan Kaekiza, Clémence Kanyoka, Melina Kovacheff, Eponine Lee, Sophie Letcher, Carmen Rose Nicholson, Bethany Olszewski, Maya Peters, Lennox Blue Powell, Noah Schnarr, Henri Trépanier
Direction technique
Reg Hoskins
Régie
Kai-Yueh Chen*
Assistance à la régie
Arielle Voght
Chef du Studio
Stephane Boyer
Chef du studio
Leigh Utley Assistant
Technicien
Ray Budavari
Chef des costumes
Sarah Waghorn
Costumes
Carol Gagnon
Chef des costumes
Normand Theriault
L’Alliance internationale des employés de la scène. La section locale 471 représente les techniciens de scène et les habilleuses.
Le Centre national des Arts est membre de l’Association professionnelle des théâtres canadiens et engage, en vertu de l’Accord sur le théâtre canadien, des artistes professionnels qui sont membres de la Canadian Actors' Equity Association.