Ersatz

Le problème avec le rose

Couleur chaos

« C’est plus le moment de jouer. Tout le monde nous regarde. »
Alix, dans Le problème avec le rose​

/fr/bio/erika-tremblay-roy

Le problème avec le rose, c’est qu’il est partout! Ouvre simplement la bouche, tu vas voir. Alors si le rose devient strictement réservé aux filles, ça complique les choses, non? 

(Le rose, c’est pour les filles? Pfff! N’importe quoi! Oui, mais si?) 

Dans ce spectacle signé Érika Tremblay-Roy et Christophe Garcia, voilà le sujet qui divise quatre amis, eux qui n’avaient pourtant jamais connu une minute d’inquiétude dans leur espace de jeu confortable et… rose! 

En passant...

Le théâtre, ça se lit aussi! Parcourez le texte d’Érika Tremblay-Roy et, conseil d’ami, faites durer le plaisir en explorant toute l’oeuvre de l’auteure!


Crédits
Texte et mise en scène : Érika Tremblay-Roy / Chorégraphie et mise en scène : Christophe Garcia / Avec Maria Cargnelli, Maxime Lepage, Marc-André Poliquin et Alexandre Tondolo / Coproduction : Le Petit Théâtre de Sherbrooke et La [parenthèse] / Christophe Garcia

Tout un univers dans une moquette

D’abord, c’est quoi une moquette? Quelqu’un le sait? C’est un autre mot pour tapis ou bien carpette. La petite histoire veut que la création du Problème avec le rose ait été inspirée par cette immense moquette rose, aperçue dans un magasin, puis achetée sur-le-champ par les artistes. Ils étaient convaincus qu’ils devaient faire un spectacle avec cet élément. 

Bien sûr, un spectacle nécessite beaucoup de travail et se réalise en plusieurs étapes, chacune permettant d’approfondir le propos - ce qu’on veut dire - et la forme - comment on veut le dire. Mais ça prend un déclencheur, une étincelle de départ qui met en branle l’imaginaire ; et il peut parfois s’agir d’un objet!

Julia Morlot est la scénographe qui a conçu l’univers entièrement rose du spectacle. Elle nous partage ici les astuces de son métier et vous met au défi de créer un tableau d’inspiration.

Concevoir un tableau d’inspiration

À vous de jouer! Laissez-vous guider par la scénographe Julia Morlot et faites comme si vous vous prépariez à réaliser le décor ou les costumes d’un spectacle ayant pour thème une couleur de votre choix, et lancez-vous dans la réalisation d’un tableau d’inspiration personnalisé, qu’on appelle aussi moodboard. À l’aide d’images de toutes sortes, le tableau d’inspiration permet de réunir vos idées, de rassembler les éléments de votre univers.

Trois conseils de pro pour réaliser votre tableau d’inspiration :

1. Récoltez des images dont l’univers vous plaît (dans des revues, sur Internet…). Par exemple, voyez ici un tableau sur Pinterest qui rassemble les images que Julia Morlot a collectées au tout début de ses recherches pour la scénographie du spectacle Le problème avec le rose.

2. Recherchez des matières qui vous intéressent et collectez-les! Vous pouvez aussi créer un nuancier de la couleur choisie.

3. Réalisez quelques croquis permettant de visualiser vos idées. Julia Morlot nous montre par exemple quelques croquis/collages réalisés au début de son travail. 

Psst! N’oubliez pas de donner un titre au spectacle que vous avez en tête… et de nous envoyer des photos de vos créations!

Le rose sens dessus dessous

Cinq faits inusités ou méconnus à propos du rose :

  • Selon Michel Pastoureau, grand spécialiste de l’histoire des couleurs (oui, ça existe!), « le rose n’a pas eu d’existence bien définie pendant longtemps. » On parlait d’incarnat, qui veut dire « chair », « carnation », ou bien de « rouge clair ». Comme le personnage de Sasha dans le spectacle, qui, voulant en finir avec le rose par peur du regard des autres, préfère dire « Rouge Pâle »…
  • À l’origine, le rose est la couleur des hommes. Si vous ouvrez l’oeil, vous remarquerez que, dans les tableaux du Moyen-Âge ou de la Renaissance, les rois ou les nobles portent souvent une pièce de vêtement rose. Les femmes, elles, portent du bleu, couleur de la vierge Marie.
  • Vous serez peut-être surpris d’apprendre que parmi tous les roses du nuancier Pantone*, il en existe un bien particulier... Le Pantone 219 C, ou Rose Poupée Barbie, a été déposé par le fabricant Mattel! Vrai de vrai. (*Code de couleurs universel utilisé dans le domaine de la conception graphique et de l’imprimerie)
  • Si le rose est depuis longtemps associé à la douceur et à la tendresse en Occident, il faut aussi rappeler son versant rebelle! Le rose a du punch et se fait voir autant dans les manifestations politiques que dans la musique qui s’adresse à une jeunesse revendicatrice, allant du punk au hip-hop! (Source : Exposition en ligne sur l’histoire du rose / en anglais).
  • Un autre passionné des couleurs, Jean-Gabriel Causse, nous apprend ceci : « Des chercheurs ont démontré que si vous peignez en rose les murs des classes de maternelle, les dessins des enfants sont plus positifs et plus joyeux. Les soleils sont plus gros, les nuages moins présents, les sourires plus marqués. Les enfants voient la vie en rose! C'est bien réel et cette expression prend tout son sens. »  (Entrevue à La Presse).

Pour finir, jetez un oeil à ces incarnations bien différentes de ce que pourrait être une vie en rose :

  • The Pink Phink, court-métrage d’animation mettant en vedette la panthère rose et qui a été couronné d’un Oscar en 1965
  • Boules roses, l’oeuvre de Claude Cormier qui a égayé un tronçon de la rue Sainte-Catherine à Montréal pendant de nombreuses années
  • Fait divers : en 2019, un inconnu peinture en rose une petite maison juchée au sommet d’une usine désaffectée
     

Photo ci-dessous : Apprenez-en davantage sur ce bonnet rose bien particulier en cliquant ici.

[ IMAGE PUSSYHATS  (Légende : Pussyhat, source : Inquirer) (Tu peux aussi télécharger l’image ici)]

Et vous, quelle est votre couleur préférée

De quelle couleur vous vous sentez à l’intérieur?

Pratiquer la philo

Stéphanie Boyer collectionne les questions : les petites comme les grandes. En écho à trois jeunes qui s’en posent pas mal aussi, elle explique les bases de la discussion philosophique. 

Prêt pour aborder sous l’angle philosophique les questions de l’identité de genre ou du regard de l’autre? Comme le dit Stéphanie Boyer, tous les sujets s’accordent à cette approche. Elle peut même vous guider à le faire, avec En orbite dans la Philosphère.

Questions de genre

Tout le monde naît avec les attributs d’un sexe (un pénis, une vulve, parfois aucun, parfois les deux… le saviez-vous?). En fonction du sexe à la naissance, nous sommes identifiés comme fille ou garçon. L’identité de genre, c’est plutôt la façon dont on se sent, homme, femme, ou ni l’un ni l’autre…

Qui décide de ce que ça veut dire être un gars ou être une fille?

Le regard des autres influence-t-il qui on est?

Les filles réussissent mieux à l’école, les garçons sont plus doués dans les sports. Les filles sont sensibles, les garçons ne devraient pas pleurer… Clichés? Idées toutes faites? Dès notre naissance, la société nous a inculqué de grandes généralités par rapport à ce que devrait être une fille et un garçon. Quand on généralise certains traits de caractères associés aux genres dans le but de les différencier trop rapidement, on les enferme dans des comportements et des rôles attendus. Résultat? Les stéréotypes isolent les personnes, participent à leur sentiment d’exclusion, de rejet.

Illustration de Judith - Questions de genre

Que faire si on est en désaccord avec des différences faites entre les gars et les filles?

Qu’est-ce qui t’aiderait à mieux te sentir à ta place? 

Le sexisme, c’est quand on considère que quelqu’un du sexe opposé au nôtre est inférieur, plus faible. Les répercussions du sexisme se font sentir partout dans notre société et sont à l’origine de nombreuses inégalités, tant à la maison qu’au travail. Étiez-vous au courant qu’au Canada, encore aujourd’hui, une femme gagne moins qu’un homme pour le même travail effectué? 


Pour aller plus loin… 

  • Le dossier 12 du journal numérique Le Curieux, pour TOUT savoir sur le genre. (Dossier payant, tarif préférentiel pour les enseignants!)
  • Assignée garçon : une BD en ligne de Sophie Labelle qui raconte l’histoire de Stéphie, un enfant trans de 11 ans.
  • Tu peux : un livre signé Élise Gravel sur le thème des stéréotypes de genres

Insatiables?

Étanchez votre curiosité et poursuivez l’exploration selon vos envies :

Ressources additionnelles


Liste de lecture