Chansons pour le musée : expérience multifacette

Chansons pour le musée © Camille Gladu-Drouin
Chansons pour le musée © Camille Gladu-Drouin
Chansons pour le musée © Sébastien Croteau
Chansons pour le musée © Sébastien Croteau
Chansons pour le musée © Camille Gladu-Drouin

Une expérience théâtrale pour créer avec les émotions 

Après le spectacle, le podcast et la performance, l’œuvre de Karine Sauvé Chansons pour le musée se décline maintenant comme une expérience multifacette. Une captation vidéo du spectacle, une trousse d’accompagnement et un atelier d’écriture spontanée permettront aux élèves francophones de 10 à 14 ans de partout au pays de découvrir les dessous de sa création. Développée en partenariat avec le Théâtre français du Centre National des arts (CNA) et la compagnie Mammifères dans le cadre du programme Arts vivants, cette nouvelle formule offrira aux jeunes éloignés des grands centres l’occasion de s’initier au théâtre et à l’art contemporain.  

Entrevue croisée avec Karine Sauvé, créatrice et co-autrice, et Anne-Marie Guilmaine, co-metteure en scène et dramaturge.

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Q. : Comment est née l’idée de l’expérience multifacette?

Karine Sauvé : L’année dernière, on a joué le spectacle au CNA. C’était encore la pandémie, alors on a développé l’atelier pour l’accompagner ainsi que le balado. Ç’a multiplié les supports pour la pièce. Et le Théâtre français a proposé qu’on fasse une captation plus poussée du spectacle. On s’est donné plus de temps pour filmer, environ 10 h, sans public, pour avoir des plans plus rapprochés, et permettre aux élèves d’avoir accès à une expérience théâtrale avec plus de proximité. 

Q. : Quelles sont les nouveautés proposées aux enseignants et leurs élèves avec l’expérience multifacette?  

Anne-Marie Guilmaine : Cette année, les enseignants vont recevoir la captation vidéo ainsi qu’un guide pédagogique. Le visionnement de la pièce est un passage obligé avant l’atelier virtuel d’environ une heure qu’on donnera aux élèves. La grande nouveauté, c’est que tous les élèves auront vu la captation vidéo et ils auront ainsi tous les mêmes bases.

K. S. : On trouve important que ce soit un moment de groupe, que ce ne soit pas écouté seul à la maison, mais plutôt ensemble en classe chacun sur sa tablette. Et pour l’atelier, on a opté pour un grand zoom, ce qui permettra de voir les visages. Et de favoriser les prises de paroles.

Q. : La pandémie a forcé de repenser la manière de diffuser du théâtre. Est-ce que ça permet d’être plus accessible aux jeunes?  

A.-M. G. : Le côté portatif de ces supports permet de nous rendre dans leurs milieux. La captation est fabuleuse, mais elle ne remplace pas l’expérience d’aller s’asseoir dans un théâtre et d’assister à des performances, de palpiter avec les comédiens. Alors, l’idée c’est d’aller leur donner la piqûre, mais de leur dire que pour vivre la réelle expérience, il faut sortir.

Q. : Quels sont les avantages de l’expérience multifacette pour les jeunes?  

A.-M. G. : Avec les différents outils à leur disposition, dont le guide pédagogique, ils sont davantage accompagnés. Par exemple, on a réfléchi à des missions d’écoute, d’observation, de cherche et trouve. Ils seront donc davantage mobilisés par ces expériences. On les invite aussi à se mettre dans la peau de la créatrice, Karine Sauvé, qui a fait des résidences camping dans trois ateliers d’artistes contemporaines canadiennes.

C’est aussi une multi-initiation puisqu’avec le spectacle, il y a toute une introduction à la musique électro et à l’art contemporain. Avec des œuvres qui ne sont pas nécessairement jolies, qui peuvent toucher au grotesque, à la peur, susciter des réactions de rires, d’étrangeté.  

Q. : Quel sont les objectifs de ces ateliers?  

K. S. : Écouter une histoire et amener les jeunes à être créatifs et à écrire spontanément. Leur esprit créatif est vraiment sollicité et quand ils partagent leur écriture, c’est un foisonnement d’imaginaire, il y a plein d’images qui ressortent de ça qui sont vraiment excitantes. C’est aussi, pour eux, l’occasion de se rencontrer sous un nouvel angle.  

Q. : Est-ce aussi une façon de les amener à trouver une sorte d’exutoire pour partager des émotions pas toujours faciles à gérer? 

K.S. : Je le souhaite. C’est tellement particulier les rencontres. Parfois, on reste vraiment sur les œuvres d’art, sur la forme et ce qu’elles expriment. Et quelquefois, on rentre plus dans le fond, sur ce que ça nous fait ressentir. Bien sûr, l’un peut amener à l’autre. Il y a des groupes d’élèves qui sont portés à plus exprimer des moments vécus.  

Q. : C’est principalement vous, Anne-Marie Guilmaine, qui donnerez ces ateliers. Quels sont les outils essentiels pour amener les jeunes à créer?  

A.-M. G. : Avec Karine comme animatrice, ça posait rapidement les bases d’une confiance. J’espère réussir à les toucher d’une autre façon. Je dirai plein de secrets sur Karine pour les mettre en confiance (rires). Je pense que c’est important pour réussir à les faire plonger dans la matière et les amener à créer. Ce n’est pas toujours simple pour les élèves de relâcher, de passer d’un mode plus scolaire vers une écriture plus automatique, plus près de leur fantaisie.   

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Chansons pour le musée était en nomination pour le Prix Louise-Lahaye dans la catégorie Texte de l’année pour jeune public ainsi que pour le Prix de la critique pour la meilleure production jeune public en 2021 de l’Association des critiques de théâtre du Québec. 

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